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The hidden importance of cinematography
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The hidden importance of cinematography
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Et en même temps, quand on fait un film, c'est entre trois cent et huit cent plans, en gros, ça peut être moins que ça comme ça peut être beaucoup plus. Par exemple dans L'Aveu ou Z il y en a je sais pas mille quatre cent je crois ou un truc comme ça. C'est des plans qui sont, pas dans les film de Godard, mais dans les films qu'on fait en général, c'est des plans qui sont tournés dans le désordre, puisqu'en fait on finit les décors, on peut tourner la fin avant d'avoir commencé le début. Il faut qu'à la fin le film ait une espèce de cohérence comme s'il avait été tourné dans l'ordre. Ça veut dire que quand on définit la photographie qu'on va faire, il y a forcément un moment donné où il faut qu'on décide avant de commencer à tourner ce qu'on peut imaginer que sera la photographie du film. C'est-à-dire tout ça en fonction des décors. Parce que quand on va voir, faire les repérages, bon en général les assistants ont toujours deux ou trois décors pour chaque, à présenté plusieurs sortes de décors, pour chaque décor type. Mais le metteur en scène choisit celui qu'il souhaiterait. Mais il ne choisit pas forcément en fonction de la facilité de la lumière, c'est en fonction de critères qui sont pas forcément vus ou non vus, je veux dire mais qui... Lui c'est l'émotion qu'il a par rapport à ce décor qui l'incite à choisir, qui n'est pas forcément des décors faciles à éclairer.
Donc je veux dire quand on voit tous ces décors, en se disant même qu'il est possible qu'il y en ait quelques-uns qui nous claquent dans les doigts, parce que ça arrive des fois qu'on nous dit, 'Bon ça et ça, et puis' ah, on dit, 'Non, le décor on peut plus l'avoir, c'est un autre'. Bon... mais en même temps il faut bien se dire que la photographie il ne faut pas se laisser à dire, 'Ce décor-là est formidable, y'a de la place, je vais pouvoir faire telle photographie'. Parce qu'elle risque d'être en déséquilibre complètement avec d'autres qui sont prises dans un autre décor qui est moins facile à photographier. Donc il y a une espèce de continuité disons de lumière et de conception de l'image qui est à faire un petit peu avant, pour se dire comment ça va se passer. Ça c'est des choses qui sont très importantes. Je n'ai pas appris tout de suite ça, je suis resté un petit peu plus tard avec Jean-Luc, pour A bout de souffle ça ne se posait pas puisque tout était tourné dans l'ordre, ça a été comme ça venait. Bon, et quand on ne pouvait pas tourner, on ne pouvait pas tourner, on s'arrêtait. Bon donc.
And at the same time, when you're making a film, there are more or less between 300 and 800 shots, there can be less or much more than that. For example in The confession or Z there are... I don't know, 1400 I think or something like that. Those are shots that are; not in Godard's films, but in films in general, they are shots that aren't filmed in order, because we're still finishing the sets, so we can film the end before having filmed the beginning. At the end of the film, there needs to be a sort of coherence just like if it had been filmed in order. Meaning that when you determine which type of cinematography you're going to be doing, there obviously comes a time when we need to decide, before you start filming, how you picture the film's cinematography. Meaning all that depending on the sets. Because when we're going to see, to research locations, so in general assistants usually have two or three sets for every... they present different sorts of sets for every scene. But the film director chooses the one he would like to use. But he doesn't necessarily choose it according to how easy it'll be to do the lighting, it's chosen according to the criteria which are not necessarily seen or unseen, I mean... The emotion that he gets from the sets is what dictates his decision, and they aren't necessarily easy to light.
So... I mean, when you see all those sets, thinking that it might even be possible that a few of them slip through your fingers, because sometimes they say, 'So this and this', and then you're told, 'No, you can't get the set anymore, we're using another one'. But at the same time it's important to note that cinematography... you shouldn't start thinking, 'This set is great, there's room, I'll be able to do this sort of cinematography'. Because it's at risk of being in complete imbalance with the cinematography done on another, more difficult set. So there's this sort of continuity between the light and the image conception, which needs to be done a little earlier in order to determine what will happen. All that's very important. I didn't learn it all straight away, I found out a little later. With Jean-Luc, for Breathless it wasn't an issue because everything was filmed in order. So... and when we couldn't film, we couldn't film. So we would stop.
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: Sets and cinematography
Listeners: Bernard Cohn
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Tags: The confession, Z, Breathless, Jean-Luc Godard
Duration: 2 minutes, 40 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008