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Je pense que cette espèce d'incertitude... Je pense elle doit continuer à prospérer, parce que de plus en plus maintenant les films on veut avoir comme dans la pub un story-board. Alors je ne sais pas si c'est... Moi je pense que les story-boards c'est une hérésie, ça fait perdre beaucoup de temps. Parce que si on a affaire à un vrai metteur en scène, il peut suivre les story-boards si à un moment donné on est à la moitié des plans et qu'il n'a plus assez de temps, il peut grouper tout ça pour en faire qu'un seul ou deux, pour terminer la scène et la terminer dans les délais. C'est intéressant de terminer dans les délais si on finit un décor par exemple. C'est pas intéressant si on revient trois jours de suite dans ce décor-là, le reste on peut le faire dans... Et rattraper le temps perdu qui paraît-il ne se rattrape jamais, mais enfin... En principe on devrait pouvoir.
[Q] C'est aussi fonction des budgets dont dispose le metteur en scène?
Oui, oui. Non mais alors donc maintenant je veux dire on est... Mais je crois que c'est la pub qui a donné cette idée de scénario et en même temps, je veux dire c'est une mauvaise idée parce que c'est... Ça te laisse en dehors... Il était un temps, quand j'ai commencé à faire du cinéma, quand on déposait un scénario au centre du cinéma, ça devait être un scénario découpé, c'est-à-dire techniquement découpé, c'est-à-dire qu'il fallait qu'il y ait à tel endroit on met un gros plan, qui plus est c'était mieux de mettre au 100 mm ou au 75 mm, 1m30, et éventuellement les hauteurs de sol, si on voulait que ce soit bien fait. Bon. Et les tarés du centre qui lisaient ça... Etaient vachement contents. Alors en ce qui concernait Jean-Luc, comme il n'avait pas de scénario, il y avait un mec qui était engagé, deux mois avant, et qui écrivait un scénario, qui le découpait techniquement et qui était donné au centre pour avoir l'autorisation de tournage. bon c'était pas A bout de souffle parce que personne ne savait comment ça se ferait.
[Q] Godard ne s'en servait pas?
Non mais Jean-Luc il ne s'en servait pas non plus mais de toute manière il ne pouvait pas le savoir puisque c'est pas lui qui l'avait écrit, il ne savait pas... Il savait comment ça allait se terminer mais il ne savait pas ce qu'il allait y avoir entre. C'est comme l'histoire des fifty-fifty là, de tout à l'heure. Je veux dire, bon il y avait tout un tas de choses qu'il voulait... Ça c'était le truc. Alors au bout d'un moment ils se sont quand même rendus compte que c'était complètement grotesque de demander ce genre de truc, parce que finalement en plus au centre il n'y avait personne de vraiment compétent pour vérifier que c'était bien...
[Q] Un gros plan après un plan moyen?
Oui, et puis que ça valait le coup que ce soit en 75 plutôt que de le faire en 100 mm. Alors finalement maintenant on est revenus un petit peu à cette histoire, avec les histoires de story-board, qui comme je le disais à mon avis font plus perdre de temps qu'en gagner. Et en même temps je pense à un moment donné que... Autant c'est intéressant par exemple quand on fait une pub, parce que quand on fait une pub, c'est dix plans, qui doivent être tous efficaces, mais pas efficaces sur... efficaces sur la fonction pas sur l'émotion qu'ils vont faire naître. Quand on prévoit de faire un film, il y a aussi un élément qu'il faut prendre en compte, c'est brusquement des choses que sont capables de donner les comédiens. Cette espèce de côté qui font qu'à un moment donné... Tiens j'avais prévu de le faire comme ça, plutôt que de le faire comme ça, je vais plutôt le faire un petit peu autrement parce que ça sera mieux fait par lui. D'où un petit moment où les choses se décalent très légèrement. Alors il est évident que si on a truc qui est écrit, qui est dans le bronze, dessiné, je veux dire cette partie-là échappe. Alors moi je pense que sur des longs métrages cette histoire de story-board... Ça c'est une opinion qui-En tout cas moi ça m'est jamais arrivé d'avoir à faire ça, sauf pour de la pub.
[Q] Tu en as souvent fait de la pub?
Ah, j'en ai fait des kilomètres, oui.
I think that this sort of uncertainty... I think it must continue to flourish because more and more nowadays we want to have in films story-boards, just like in advertising. So I don't know if it's... I think that the storyboards are a sacrilege, they waste a lot of time. Because if we're dealing with a real film director, he can follow the story-boards. If at one point we're half way through the shots and we're out of time, he can group all that to make it into only one or two, to finish the scene and finish it in time. It's useful to finish in time if you're done with a set, for example. It isn't interesting if we come back three days in a row on that set, the rest can be done in the... And catch up on lost time which apparently never gets caught up, but... well, in principle we should be able to.
[Q] It's also according to the budget the film director has at his disposal?
Yes, yes. But so nowadays we are... But I think it's advertising that started this idea of story-boards and at the same time, it's a bad idea because it's... It leaves out... There was a time, when I started working in cinema, when we dropped off a screenplay at the cinema centre, it had to be an edited screenplay, meaning technically edited, meaning that, at this spot close up needs to be written, even better was to put at 100 mm or at 75 mm, 1m30, and eventually the heights of the floor, if we wanted to do it properly. So... and the crazy guys of the centre who read that were really happy. So concerning Jean-Luc, since he didn't have a screenplay, there was a guy who was hired, two months earlier, and who wrote a screenplay, who cut it technically, and which was given to the centre to get the filming permission. So it wasn't Breathless, because no one knew how it would be done.
[Q] Godard didn't use it?
No, but Jean-Luc didn't use it. But anyway he couldn't, because he wasn't the one who wrote it, he didn't know how. He knew how it would end but he didn't know what there would be in the middle. It's like the story of the fifty-fifty, from earlier. I mean, well, there was a whole load of things he wanted... That was the thing. So after a while they realised that it was completely grotesque to ask that sort of thing, because in the end, to top it all off, there was no one really competent enough at the centre, to check that it was in fact...
[Q] A close up after a medium shot?
Yes, and also that it was worth it being in 75 rather than doing it in 100 mm. So actually, nowadays we've sort of come back to it, with the storyboards, which as I was saying waste more time than they gain. And at the same time I think that at some point... As much as, for example, it's interesting when doing an ad, because an ad is 10 shots, which all need to be effective, but not effective on... effective on duty not on the emotion it will deliver. When planning to make a film, there's also an element that needs to be taken into consideration, things that actors are suddenly capable of giving, which lead to changes: I had planned on doing it like this instead of like that, I'm going to do it a little differently because he will do it better. Hence a time when things are very slightly moved. So it's obvious that if we have something written, which is solid, drawn, that part is lost. So I think that on feature films this storyboard idea... It's an opinion that... Either way I never had to do it, except in advertising.
[Q] Did you often do advertising?
Ah, yes, I did kilometres of it.
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: Storyboards
Listeners: Bernard Cohn
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Tags: storyboards, film, cinema, advertising
Duration: 4 minutes, 16 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008