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S.A.S. à San Salvador
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So in the end, the film still encountered a certain amount of problems. Because at first, it had been planned to make it five hours long, so a part of it was going to... A part of it was going to be shown on television, in several instalments. So afterwards since the producer... since it was something that was still very, very expensive, in spite of all the help they received from the French army. So... but we were on the French army's ground because the French army sent people over there, but you still needed to get clearance from the Viets, etc., because they didn't want Indochina to be reconquered. So... and in the end, after a while, from five hours we got down to three, and then from three hours we got down to a two-hour film. And then, a problem sets in. One of those that always occurs with screenplays.
Screenplays are always a little complicated, because normally a film is an hour and a half long. So in general, the people that make films feel that an hour and a half isn't long enough to be able to express themselves, so we go further and further. For years, the hour and half was absolutely compulsory because the film theatre managers being the number one French confectioners, they wanted to have time during the intermissions to sell their ice creams, their candy, their peanuts, etc. It seemed more important than to show a slightly longer film, so there needed to be a certain number of intermissions for them to sell their goods. So afterwards, it's something that has disappeared slightly. So films continue to be made in the same way so that they still fit in that hour and a half, maximum two hour program. It's true that after a while, when the film is longer, there's the viewers' tiredness which means that the film needs to be really, really good for them to stay seated.
Making a film for the cinema is already obviously different from what is done for television, because for television it's quite obvious that when a film is made, written and therefore filmed, the action needs to start straight away because if not people switch channels. At the cinema, we can keep seem seated for 15 minutes by pestering them a little with loads of preliminaries, but since they paid for their seats, they're not going to clear off straight away. So writing techniques are very different. But at the same time, there's something obvious, it's that when it's too long, you need to be able to cut. So if it's too long... Before, for example, when I started making films, when we noticed at one point that it was too long, we would cut things out because we literally took scenes out. But at the same time, we filmed something else, because if you take out a scene, if the script is well-written, the scenes are like bricks in a wall and normally if you take one out obviously the house falls down. So we needed to... So, in general, we took one out and redid another little scene to be able to explain, to create a sort of shortcut that replaces the big scene we took out. So it's something that's now very difficult for people to understand. It's out of the question to say we're going to re-shoot but at one point when you do the film's timing, we're faced with continuity girls who do the pre-timing, so if there's a big difference we can have it checked by two people to ensure that we're actually... Because we definitely don't know exactly how the director is going to do it, but we can have a precise idea by a few minutes or so.
Alors finalement ce film avait eu, a eu quand même un certain nombre de problèmes. Parce qu'au départ il était prévu de faire je crois cinq heures, dont une partie serait... Il y a toute une partie qui aurait été passée à la télévision, en plusieurs épisodes. Bon, ensuite comme le producteur, comme c'était une affaire qui coûtait quand même très très cher, malgré toute l'aide qu'ils avaient du côté de l'armée française, bon mais on n'était pas dans le terrain de l'armée française parce que l'armée française a envoyé des gens là-bas mais enfin il fallait que les Viets soient d'accord, etc., parce qu'ils n'avaient pas envie qu'on reconquière l'Indochine. Bon, et finalement donc au bout d'un moment, de cinq heures on est passés à trois heures, et puis de trois heures on est passés à un film de deux heures. Et là, il y a un problème qui se pose, ce sont toujours les problèmes qu'il y a quand on est avec les scénarios.
Je veux dire les scénarios c'est des choses qui sont toujours un peu compliqués. Parce que normalement un film c'est une heure et demie. Alors les gens qui font des films en général ils trouvent qu'une heure et demie c'est pas suffisant pour pouvoir s'exprimer, donc on va de plus en plus loin. Pendant des années, je veux dire l'heure et demie était absolument obligatoire parce que les directeurs de salles de cinéma étant les premiers confiseurs de France, ils voulaient avoir le temps dans les entractes de vendre leurs esquimaux, leurs bonbons, leur cacahouètes, etc. Donc il leur paraissait plus important que de passer un film qui dure un peu plus longtemps, donc il fallait qu'il y ait un certain nombre d'entractes pour pouvoir vendre leur truc. Bon, après, c'est un truc qui a un petit peu disparu. Bon, donc les films sont toujours faits d'une certaine manière pour que ce soit quand même, que ça rentre dans ce programme de une heure et demie, maximum deux heures. C'est vrai qu'au bout d'un moment quand le film dure un peu plus longtemps, il y a la fatigue des spectateurs qui fait qu'il faut vraiment que le film soit très très bon pour les maintenir assis.
Alors déjà que quand on fabrique un film pour le cinéma les choses sont forcément différentes de ce qu'on fait pour la télévision, parce que pour la télévision il est bien évident que quand un film est fabriqué, écrit et donc tourné, il faut que tout de suite l'action démarre parce que sinon les gens ils zappent. Au cinéma, on peut arriver à les tenir un quart d'heure assis en les emmerdant un petit peu avant avec tout un tas de préliminaires, mais comme ils ont payé leurs places, ils vont pas se barrer tout de suite. Donc la façon dont on écrit les choses peut être assez différente. Mais en même temps, il y a une chose qui est évidente, c'est quand on est trop long, il faut arriver à couper. Alors si on est trop long... Dans le temps par exemple, je veux dire quand j'ai commencé à faire du cinéma, quand un film était trop long on s'apercevait par exemple à un moment donné que c'était trop long, alors on coupait des choses mais on coupait, on enlevait carrément des scènes. Mais en même temps on retournait autre chose, parce que si on enlève une scène, si le scénario est bien fait c'est des briques qui sont mises dans un mur et normalement si on en enlève une forcément la baraque tombe sur le chien, c'est sûr. Donc il fallait... Donc en général on enlevait et puis on refaisait une petite scène pour pouvoir expliquer, faire une espèce de raccourci qui remplaçait la grande scène qu'on avait enlevée. Alors c'est une chose qu'on a beaucoup de mal maintenant à faire comprendre aux gens. Alors là il n'est pas question de dire on va retourner mais je veux dire à un moment donné quand on fait les minutages du film, si on à affaire à des filles qui sont généralement des scripts qui font les préminutages, bon s'il y a une grosse différence on peut les faire faire par deux personnes pour s'apercevoir qu'on est effectivement dans... Parce que c'est sûr qu'on ne sait pas exactement comment va faire le metteur en scène, mais on peut avoir une idée précise à quelques minutes près.
French cinematographer, Raoul Coutard (1924-2016) was twice nominated for the César Award for best cinematography which he won in 1978 for 'Le Crabe-tambour'. He made over 75 films and documentaries, including 'À Bout de Souffle', Le Mépris' and 'Band à Part'. He was the most acclaimed French cinematographer of his generation and one of the key figures of the New Wave.
Title: A film's length
Listeners: Bernard Cohn
Bernard Cohn est un réalisateur et écrivain français, ayant réalisé cinq film ainsi que de nombreux reportages et séries télévisées. En tant qu'assistant réalisateur, il a travaillé avec plusieurs grands cinéastes, notamment Luis Buñuel, François Truffaut, Otto Preminger et Woody Allen. Il fut membre fondateur du ciné-club Ciné-Qua-Non et a participé à la rédaction et traduction en anglais, de plusieurs ouvrages sur le cinéma.
Benard Cohn is a French filmmaker and writer, who has directed five films as well as numerous documentaries and television series. As an assistant director, he worked with many important filmmakers, including Luis Buñuel, François Jacob, Otto Preminger and Woody Allen. He was a founding member of the Ciné-Qua-Non cinema club and has acted as editor and translator for various publications on the world of cinema.
Tags: film, length, confectionery, cinema, television
Duration: 4 minutes, 8 seconds
Date story recorded: October 2004
Date story went live: 24 January 2008